Ce café est trop froid, depuis que tu me meurs :
En total aparté, je cause avec le vent,
pendant que le chat miaule et qu'il ne crève plus ;
Le silence est ton roi, est-il une tumeur,
un don d'éternité, un psy ou un divan ?
Ma bouteille est de gnôle, qui ne se remplit plus
que d'amours et d'os rêches : j'ai gagné au Loto,
mais tu n'en savais rien, tu étais en voyage
au bout de ma cervelle, au milieu des champs d'ail ;
Où as-tu mis la crèche et la tête à Toto,
ce si blond bon Aryen éduqué au pillage ?
On n'a plus de nouvelles, un film d'épouvantails,
comme on sait enfourner, mais l'acteur est mauvais,
à moins que ce soit l'heure où sortent les grivoises,
une roue de secours : voilà ce qu'on cherchait !
Ne pas se retourner sur la mer qu'on rêvait,
pour se trouver à leurres, et tares, on apprivoise,
mais était-ce un concours où seul le temps trichait ?
Juste une parenthèse, encore et à jamais,
toujours sur le carreau, à masturber le vide ;
Aimons nos souvenirs, souvenons-nous d'aimer,
jusqu'à être fous d'aise aux projets qu'on gommait,
quand j'étais le bourreau, et toi douce sylphide,
trépassés à venir - la haine à essaimer.
L'équinoxe ivre-sang de l'automne effeuillé :
ton cœur est en orbite autour de ton enfance ;
le mien est un con nu, déphasé résiduel ;
Plus rien ne nous ressent, l'envie est endeuillée,
l'attente en mort subite accueille cent défenses,
mais la seule avenue échoit à l'habituel :
As-tu éteint la lampe où croule ton génie ?
Tel facteur passera déposer un baiser
sur le front de mes nuits, mais tu ignorais quand
t’agripper à la hampe à corps télégénie :
Le temps entassera nos ombres apaisées
et se mourra d'ennui de nous savoir clinquants ;
Et s'il se murmurait comme une antique antienne,
une odieuse prière à dresser sur l'autel
de nos vies anaphores ? C'est fou ce qu'on semait
lorsque je m'emmurais, tant que ton règne tienne
à ma veine ouvrière, érigée en cautèle,
là où gît mon effort pour apprendre à t'aimer.
Parenthèse dernière, puisqu'il est trop usant
de s'asseoir à la table où dîne le silence,
maîtresse de maison en guise de convive
égaré sans tanière, tombé sur le jusant,
et qui rend fréquentable un cœur en sibilance :
C'est la fin de saison, l'instant qui se ravive.
La règle est détestable autant que sans issue :
Nos mésons sont instables. Tu l'avais toujours su.
(...)