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•••   É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞   °°°

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Dernier Vertige avant l'Oubli.


L'autre moitié du monde (6)

Publié par ¤Fil@ment¤ sur 24 Novembre 2012, 23:54pm

 

 

Mon amour, mon amour,

C’est l’hiver où je t’écris, c’est l’été où je te rêve, ce soir plus que le monde, ici plus que l’Univers, cette seconde au bout de l’éternité. Cette part de nous que même l’ombre n’arrive plus à soustraire à notre poussière. C’est ici l’hiver qui te parle, ma si tendre absence. L’hiver et toutes les saisons perdues de mon cœur. Écoute un peu de cette pluie tombée d’entre deux parenthèses de silence. Après, n'aie crainte, je retournerai au tombeau de ma solitude, jusqu’à ce que la vie vienne à nouveau m’en délivrer.

Mon amour, je te promets, moi qui ne dois plus promettre, de ne pas mourir comme ce monstre que je deviens, de ne pas partir sans avoir retrouvé ce pourquoi ma merveilleuse mère m’a donné le jour. De ne pas être plus fange que toute la boue de l’histoire de mes frères humains, celle où à présent mes yeux viennent baigner avec le sang et la sueur de tout ce que je me suis déçu.

Il pleuvra tellement encore, mon amour, avant que d’autres de mes larmes d’antan reviennent hanter le feu de tes nuits florilèges, et je crois encore -l’espace qu’il faut pour le rêver - au dessein qu’aucun destin ne me réserve, puisqu’il faut que je le découvre seul. Fixe l'ornière aurifère de cette chandelle où j’étanche un regard, comme il en sortira une ardeur nouvelle dont je ferai mon avenir, mon salut, mon amour. Mon amour ! Ne me laisse pas tuer plus loin la source où je t’ai puisée, si loin dans l’enfant que jamais je n’aurais dû permettre de n’être plus. Châtie, châtie cent fois mes innombrables plaintes pour n’en faire éclore que le soin et la force dont je ne me crois plus capable pour seulement te faire exister, un peu plus loin que la nuit qui s’approche, un peu plus beau que le néant où je me suis assez complu. J’entends à l’instant le vent qui murmure son pardon à la pluie dans l’œil de mon cyclone intérieur, il ne sert à rien que je me mente plus longtemps : je suis fait pour l’absolu, l’impossible et l’inestimable Amour, celui qui surpasse toutes les misères dont je suis coupable, celui qui excuse la moindre faiblesse dont je me repais, mais celui qui ne justifie aucune défaite, n’admet aucune illusion et ne tolère d’autre issue que l’indispensable besoin d’être là, de se savoir là, d’exister au milieu de moi. Et si je me survis, mon amour, si je me survis et que je sais retrouver, à peine le souffle d’un silence, ce qu’il faut d’abnégation et d’empathie pour rhabiller mon cœur autant que mon âme, oui si je me survis, que je me sauve et que « je » n’existe plus enfin, il n’y aura pas de place pour le regret, le remords, le non-dit et le manque. Seules compteront la sublime complétude, l'absolue délivrance, la raison ultime d’avoir à aimer. D’aimer bon sang, d’aimer comme la folie primale qu’un bien curieux esprit malin avait déposée dans un recoin de mes artères,  tellement loin derrière le vide où je réside à présent, tellement là où je ne veux jamais être. Tellement vivre.

Deux, trois pincées de ciel dans l’atmosphère, et te voilà plus immémoriale que tous les dieux possibles achalandés, quand rien, absolument rien, ne pansera mieux le chaos que l’inutilité originelle, primordiale et indispensable. Puisque rien, absolument rien, ne vaut ce sentiment. Crois-moi mon amour, il ne me manque que moi-même pour le bonheur d’être ici, il ne me suffit que d’y croire pour exister comme je dois ; il ne me faut qu’une poussière, une étoile parmi la fange que j’incarne encore, pour revenir brûler la nuit dont j’ai fait trop de silences anonymes. Pleut, pleut toujours dehors pendant que j’érige un rêve trop haut pour la peur, qu’importe qu’il me faille d’impensables efforts plus que moi-même pour y parvenir, j’y viendrai pourtant, sois là mon amour avant que je cesse de mourir. Ce soir le silence est diffusé en direct. Il ne manque rien qu'un peu de neige pour qu'en jaillisse ce feu de poussière dont on fait l'amour.

 (....)

 

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