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•••   É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞   °°°

••• É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 °°°

Dernier Vertige avant l'Oubli.


Knights of Nights (Jeu de pistes) / (2)

Publié par ¤Fil@ment¤ sur 14 Décembre 2012, 06:14am

 

          Le feu sur la colline. Un dieu, une prière ; trois fous sous la banquise. Et quatre cavaliers. Du rêve plein écran, du sang sur l'arc-en-ciel, un songe attend sa belle. Mère à portée de bru, viendrait le temps d'en face. Sur le trottoir du monde, une illumination. Une désillusion, un désenchantement, plus sains que mille oublis : un poème, un dessin ; un troupeau de moutons, des crèches de vigie, couffins d'humanité, le paillasson d'un ange ; l'inexpugnable chœur d'enfants pleurant de joie, de neige et de poussière. Il est une eau prudente, impudique aux courants, qui inonde leurs rêves, et les fait chérubins, jusqu'à ce soir au moins, et peut-être à demain, qui est si né d'hier.

          Ne pas chercher ici ce qui manque au décor d'un cheval désossé : un vol de papillons vaut cent vols de Joconde. Caché dans la lumière, un silence érudit, bien plus vieux que son ombre, éclaire l'avenir, annonce le présent, et efface jadis. Le temps pour vestibule, le temps d'un corridor. Et qu'un pan de ciel tombe, il ne blesse personne, au bout de ce couloir, qui ne soit déjà mort d'avoir trop existé. Un nectar éméché, engendré de la pluie et d'un sabre au désert, galope aux creux d'en-bas, aux fins que ceux d'en-haut finissent de gémir pour se mettre à chanter les louanges des bois. Ni orbes, ni berceaux. Pas de fées ; juste un feu, et d'étranges brindilles, en guise d'incendie, pour embraser des cœurs : des yeux comme des phares, des soleils pour la nuit, des espoirs sans avis.

          L'escalier est trop long, et si loin la colline ; sait-on que nos prières, autant que nos folies, ne seront exaucées par aucune banquise ? Le ciel plante sa flèche au beau milieu d'ailleurs : il en espère une âme, il n'en sort qu'un cadavre. Un si doux ectoplasme, inutile et sublime, à offrir au miroir qu'il croit être un enfer, mais qu'il n'a pas créé sans la bénédiction de personne en qui croire. Quel ange est assez fou pour contrer un tel feu né de preux chevaliers si prompts à s'enflammer, quand l'immonde et l'icône, accouplées en douceur, accouchent de furies ? Dans le souci de plaire à chaque endroit qui saigne, les veines de satin n'irriguent que le vent. Nul sang n'a de valeur plus haute que la nuit, pour prétendre soumettre une armée de patience à son corps défendant.

          Dévolue à sa cause, une mère implorant, substitue les années aux précieuses secondes ; immaculés instants où l'amour se fait rare autant que plus trivial qu'un jour avant demain. Combien parmi les hommes, énamourés fugaces, se seront convertis en charmants cavaliers de neige et de poussière, pour remplacer l'enfant qu'ils n'ont jamais été, si tu n'avais prié ? Si tu n'avais rêvé. Si tu n'avais aimé. Et que tu n'engendrais - entre deux tours de guets ou trois tours de vestiaires - que pluie dans le désert. L'un de ces soupirants finit de respirer ; un autre se consume ; un troisième est vapeur. Mais qu'advient-il de vous quand surgit le dernier, qui n'est pas fait pour toi, qui n'es pas faite ainsi, si parfaite autrement ? Que reste-t-il à croire, aux champs de l'arc-en-ciel, si même son archer refuse de pleuvoir ? Si peu, en vérité, que ton enfant à naître aura eu à porter plus loin que ton poitrail. Au bout de ton absence, par-delà la banquise : un feu, quelques prières, un dieu pour le décor, un couloir pour parloir ; et un écran tout noir, un écran de fumée, lucarne indiscernable où tu noieras ce rêve où j'ai parlé de toi.

(...)

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