(...)
Je suis né ce matin sur le rebord du jour
où plus rien ne m'atteint que la nuit abat-jour.
Je suis né en passant, sans la moindre étincelle
à gémir décroissant d'une lune isocèle.
Je suis né, c'est ainsi; je suis ci, c'est inné,
j'y suis né, ces temps-ci, suis-je ici cette année ?
Et ce teint qui m’attend…
Et ce temps qui m’atteint…
Mais je ne suis pas né d'hier sans lendemains,
je n'ai fait que donner le lierre à mon chemin.
J’ai posé mon regard sur le monde alentour,
et j’ai compris, hagard, qui étaient les vautours.
Et ce teint qui m’attend…
Et ce temps qui m’atteint…
J’ai posé mon regard sur le monde alentour,
et j’ai compris, hagard, qui valait le détour.
Pas de conflits sans heurts, pas d'heure où tuer le temps,
Grève de confiseurs, l'amer est sans sextant.
J’ai posé mon regard sur le monde alentour,
et j'ai vu qui se gare où je passe mon tour.
Je serai mort ce soir, sur le rebord d'un rêve
où je vins accessoire aux confins d'une trêve.
(...)