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•••   É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞   °°°

••• É𝐜𝐨𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 °°°

Dernier Vertige avant l'Oubli.


Blues' Dortoir

Publié par Chambre 1485 sur 24 Février 2010, 10:18am

Catégories : #Whoever I am not

          Il y a comme un répit dans l'air vicié du dépit. Comme une fausse pudeur dans un couvent où la seule intimité qu'il resterait serait à partager avec un Chef-Dieu improbable. Autant se faire moine au Pôle Sud en priant pour que la neige se transforme en citrouille avant la messe de minuit.

On n'en voit pas la fin. Mais y a-t-il une fin ? La tête tourne de ne pas savoir par où commencer; alors, la fin... Elle viendra quand elle viendra ! Le temps nous manque ; les amis nous manquent ; l'argent, le temps, le bonheur, etc., nous manquent... Durée de vie ; listes de contacts ; tirelires... Voilà résumée la vie au dortoir du blues. Blues'Dortoir... Le désordre permanent règne, aussi bien dans le paysage que dans les visages, et nul ne sait où trouver la notice pour tout remettre à l'endroit. Trop de choses sont à ranger, et trop de gens sont dérangés. Mais ils n'ont plus rien à craindre : ils ne seront plus dérangés ! Seul leur esprit se chargera de leur rappeler l'ordre établi.


          Machinalement et comme une coïncidence qui ne doit rien au hasard, un regard cerclé de lunettes astronomiques se pose sur un livre sorti de sa cachette-bibliothèque par une poussière moins crasseuse que sur l'étagère du bas : Tout le monde est occupé, d'un 'certain' (!) Christian Bobin. Quand on a lu ce titre, on a tout dit, plus rien n'est à ajouter sur l'étagère de la librairie universelle. Tout le monde est occupé, et personne ne viendra le déranger.

Une vieille rengaine à consonance jazzy, sortie d'on ne sait quel transistor au milieu de ce fatras adulescent, vient compléter ce qu'il manquait à l'ambiance nostalgico-futuriste de ce décor si anonymement connu : ♪ Un soir de pluie ... et de brouillard.. ♫ Quelques taxis... passent sans me voir... Mais oui ! Du blues sur leur trottoir, de l'âme Schtroumpfante dans notre dortoir : tout est au diapason, finalement, inutile donc de s'inquiéter du sort réservé à nos destinées lorsqu'on quittera le Dortoir. Le quitterons-nous vraiment ?


          Des êtres si exceptionnellement ordinaires ; des actes si communément rares ; des discours si fidèlement reproduits à l'infini, et des images aussi inédites que la dernière visite en ces lieux du dieu Avenir. Ne compter que sur soi, avait dit le Directeur, et s'absoudre par la "construction de soi". Tout un programme... Certains y parviennent, ils nous en parlent dans leur testament. Enfin, ce qui du moins en tient lieu ici ! Puisque ici, nous n'avons complètement rien à laisser, à part nos livres et nos musiques. Et nos trésors de l'âme, enfouis dans le sablier de poussière qui part avec nous quand nous foulons le sol des souvenirs de nos aînés. Ceux qui nous ont précédés dans la victoire du sel sur l'amer. Plus blindés que les êtres d'ici, il ne peut y avoir ! Ou alors, c'est qu'ils ne disent pas d'où ils viennent.


          C'est encore un soir sans étoiles, comme l'avait écrit A.-C. S'en souvient-elle ? Rien n'est moins sûr. Pour l'heure, il reste au moins le ciel à contempler par-dessus les barbelés de la pluie. Comme c'est étrange : si elle avait été là, pour sûr elle danserait nue sous les larmes du cosmos. Et même le Directeur ne saurait lui en vouloir : elle serait notre seule fenêtre sur le champ des Possibles.

          Trop de choses à ranger. Trop de capharnaüm dans un si petit endroit. Il y manque trop de gens, de temps et de moyens. Mais certainement pas d'Essentiel. Avec ou sans le monde, il faut savoir s'occuper pour ne pas déranger la poussière qui brûle les tympans et les yeux du vent sous la pluie. Parodie de blues, en définitive ! Juste une pénurie momentanée de courage, rien de bien méchant au fond. Des bras ! il reste des bras ! Et des épaules au bout ! Et des automates en bout de chaîne... Et cet antique transistor pour actionner la commande qui trie les livres à lire dans la bibliothèque. Diapason, quand tu nous tiens...
Dortoir, quand tu nous retiens.


(....)

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P
<br /> ma lir un ot fois, la musik y di à moin "o lit" !<br /> bisous<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Le lit, je l'ai trouvé dès 23h, mais à plus de 4h lui ne m'a tjrs pas trouvé, du moins pas le dieu Morphée... Pour changer !<br /> Et cette nuit, j'ai rêvé (éveillé, donc !) que vers 8h32 ou 10h54 ou plus tard ou même bien plus tôt, j'envoyais tt le monde valser au boulot. C'est fou les couleuvres qu'on accepte d'avaler pdt<br /> ttes ces années : qqch me dit que le jour approche où je vaisdéclencher une guerre nucléaire à moi tt seul !!!<br /> Mais, zennnnnn... <br /> <br /> <br /> <br />

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