A vrai dire... 'On' me demande de plus en plus souvent pourquoi je n'écris plus. A vrai dire, je me le demande moi-même. A vrai dire, je n'ai jamais écrit, rien en tout cas qui mérite l'appellation 'écriture'. A vrai dire, les mots me sont leurre, ils se perdent et me perdent, ils mentent et se jouent des phrases que je voudrais leur faire habiter, ils s'évadent d'eux-même, eux au moins ont cette chance. Car, à vrai dire et pour tout dire, je n'ai jamais rien à dire, voilà pourquoi je continue de refourguer les merdes d'antan : pour se figurer que je maintiens un lien entre l'être qui pavoisait au milieu du champ des possibles de toutes ces lignes à écrire, et celui, ectoplasmique, qui s'est décorporé depuis longtemps au point de n'être plus sûr de l'identité de celui qui tient la plume.
A vrai dire... Je suis habité par le cosmos - qui ne le sait pas - et tous ces documentaires grandioses que je m'envoie pour échapper au monde de là. Et même ces 'je' dont j'use et j'abuse, j'ignore qui les emploie, et ça ne présente du reste absolument aucune importance : les mots qui se cachent dans les phrases calfeutrent mieux que les non-dits les sens qui ne déphasent en rien l'opulence de la syntaxe énamourée en flatulence cosmique (pour la traduction, voyez votre psy ou consultez vos toilettes...)
En contrebas, la mer, immensément indomptable,
Du sang bleu à perte de vue.
Sur le promontoire favori, séculaire,
Superbement dessiné par la Mère Nature
Il n'y a pas cent mille questions à se poser,
Il faut juste regarder,
Ou plutôt : savoir regarder,
Et contempler l'horizon -
Du haut de la falaise,
On pourrait embrasser le monde,
Tutoyer le ciel et ses furies,
Ou faire la cour aux navires,
Voire, faire la course au large...
Le spectacle est toujours saisissant, magnifique,
Et toujours renouvelé, quoique différent -selon la saison -
Voir ainsi la mer sans cesse gigoter,
Et pénétrer l'antre de la terre
En un éternel va-et-vient frénétique,
A la limite de l'érotisme de base,
ça a quelque chose de reposant,
De... salutaire.
C'est sans doute pour cette raison,
Et pour d'autres qu'on ne saura jamais,
Qu'on y écume sa rage de vivre,
En même temps que son impuissance;
L'Amère Nature,
Cette crapule immondément belle, immensément dessinée,
Cette forteresse insoumise, ce boulet intemporel,
A encore gagné,
C'est sans doute pour cette raison
Et pour d'autres qu'on ne saura jamais,
Qu'elles ont choisi d'y mettre fin à leurs jours.
Adieu N. Adieu C. Adieu la Vie.
(présente page et quelques suivantes modifiées le 04-04-10, voir explications au samedi 1er août, because que là ben j' suis fatigué de me farcir mes propres conneries et d'avoir à les trier pour mes propres neuneuils qui devraient pourtant être immunisés, depuis le temps... ^_^)